samedi 7 novembre 2009

Lors de la construction de notre logement en 1998, il était important pour nous d’intégrer un système de récupération d’eau de pluie. Si à l’époque on nous a trouvé parfois bizarre, la démarche n’est plus à prouver aujourd’hui . Nous avons fait construire une citerne en béton d’une capacité de 5000 litres, nous l’avons enterré devant notre maison. Les gouttières acheminent l’eau de pluie vers celle-ci, l’eau est ensuite dirigée vers notre sous sol où elle passe dans 2 filtres puis, par un surpresseur pour alimenter notre lave linge. L’eau usée est évacué vers un contenant où elle est pompée pour finir dans la fosse toutes eaux.

Cette année, il fallait se mobiliser pour substituer le chauffage au gaz. Nous avons donc décidé de construire un PDM (poêle de masse ou poêle à inertie).

Auto-construire son PDM, c’est un chantier passionnant mais ce n’est pas une innovation : l’eau chaude existe déjà, pas besoin de la réinventer ! Il ne faut rien négliger : esthétique, ergonomie.

Un PDM, c’est un poêle à bois de fort volume, d’ une masse très importante. Les matériaux que nous avons utilisé sont des briques en terre cuite pour l’habillage et des briques réfractaires surcomprimées à sec, à 40 % d’alumine pour le cœur. La chaleur produite dans le foyer est alors diffusée de manière douce dans le temps ,de 24 heures voire jusqu’à 48 heures !!!
Ce mode de chauffage au bois est l’un des plus écologique et économique pour une qualité de chauffe remarquable.


PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

Le principe du PDM est de stocker dans la masse qui le constitue, l’énergie d’une flambée vive qui dure environ 2 heures pour la restituer régulièrement et progressivement sur une longue durée. Le PDM utilise le principe de la post-combustion qui vise à obtenir dans la première chambre de combustion une température de l’ordre de 1000° puis en apportant un excédent d’air, la flambée déclenche la combustion des gaz émis dans la deuxième chambre. Les fumées descendent dans les conduits latéraux d’où le nom de tirage inversé, countraflow : l’échange entre fumées chaudes et briques est optimal, les fumées sortent quasi-froides prouvant que la récupération de la chaleur produite par le feu est maximale. Un clapet de cheminée ferme le circuit d’évacuation des fumées une fois le feu terminé pour conserver la chaleur.


MATERIAUX

Il est indispensable de ne pas négliger la qualité des matériaux. Briques réfractaires, ciment, chamotte, fibre de verre et SuperWool pour les joints de dilatation , portes en fonte, trappes de ramonage en fonte, porte de cendrier en fonte , tous ces éléments doivent être d’une grande fiabilité. Nous n’avons pas hésité à travailler avec un fournisseur finlandais grâce aux enrichissants échanges européens par Internet.



AVANTAGE DU PDM

Excellent rendement : 90 %
Consommation de bois par saison de chauffe : 3 fois moindre qu’un poêle classique pour une qualité de chauffage bien supérieure.
Cycle du carbone réalisé : la production de CO² de la combustion du bois est égale à celle de sa décomposition.



INCONVENIENT DU PDM

Le volume d’un PDM est assez imposant. Le notre occupe au sol une surface d’1,20 m x 1,30 m. Il devient le meuble principal de la pièce de vie. Son poids, en l’occurrence le poids total du notre, cœur et habillage, atteint 4 tonnes. Cela nous a obligé à effectuer des travaux de renforcement de sol en créant de nouvelles fondations pour les murs de soutien au sous sol ainsi qu’un renfort de dalle.
Comme tout chauffage au bois non automatisé, il faut l'allumer tous les jours, sachant qu’une ou deux heures de chauffe suffisent pour la journée. Par contre, si la maison est descendue en température (après 2 ou 3 jours d’absence par exemple) il faudra plusieurs heures pour retrouver une température de confort.


COTE SANTE

Le PDM traditionnel ne chauffe pas le métal et ne chauffe pas l’air : Vous avez chaud dans un air frais.
La chaleur rayonnante assainit les murs et empêche la prolifération des moisissures allergéniques et des acariens.
C’est un mode de chauffage particulièrement recommandé pour certains asthmes ou allergies respiratoires. Les poêles à inertie émettent des rayons infrarouges, nécessaires à la production d'enzymes et de différentes hormones. Ces rayons infrarouges dilatent les veines et stimulent la circulation sanguine.


COTE CUISINE

Nous avons construit notre PDM avec un four. Nous réalisons donc les cuissons des gateaux, pizzas, pains ou civet ..gratuitement !!!!!




Agissons, Agissons aujourd’hui pour que nos enfants agissent demain, pour que nos petits enfants héritent d’un monde souriant.





L'AUTOCONSTRUCTION EN IMAGES:

2 palettes de briques réfractaires à monter, du travail en perspective




Le renfort au sous sol pour supporter les 4 tonnes du PDM











Renforcement aussi de la dalle d’assise









Arrivée d’air frais venant du sous sol commandée par une trappe







C'est parti pour le montage en élévation du cœur. Les briques réfractaires utilisées sont des BONY B40N en format 220x110x60. Elles sont collées, en joint mince, au Réfrajoint 42






La base du foyer et la grille de récupération des cendres. Au fond, le clapet de fermeture du conduit de fumées indispensable pour conserver la chaleur après la flambée







L’encorbeillement, un travail de précision







Montage des doubles parois du foyer, préférable à une pose à plat des briques






Fabrication du linteau en béton dense renforcé par un fer en I permettant de supporter les hautes températures. Le béton dense est constitué de ciment fondu et chamotte






Cela prend forme


Le goulet d’étranglement à 60° crée une turbulance qui favorise le mélange air/gaz(effet venturi) et qui met les gaz sous pression forcant l’évacuation des fumées vers les canaux lateraux








Le linteau du four, plus imposant mais sans renfort acier









Toujours au boulot !


La chambre de post-combustion au dessus du four et le tubage en inox









L’intérieur du four noir, envahi par les fumées lors de la flambée. Contrairement au four blanc, celui-ci peut être utilisé indépendamment du foyer. Hum les bonnes pizzas !






Un petit coup de main est toujours le bienvenu !


Les dalles de fermeture en béton dense. Leur poids de 50kg rend la pose délicate







Les dalles ferment les canaux lateraux et la chambre de combustion.L’aide de mon voisin, Nicolas, fut nécessaire pour leur mise en place sur la double couche de SuperWool








L’habillage est bien avancé, les multiples couches de fibre de verre permettant la dilatation se sont bien placées








Le montage des portes et des trappes commandées directement chez Pisla Oy en Finlande. Bientôt la première petite flambée









Voilà ! Prêt pour le service. La montée en température doit être progressive





Une bonne charge après 2 semaines de rodage. L’utilisation de bois sec et le chargement en couche croisées sont nécessaire pour obtenir un feu vif









La chaleur produite est importante. Une bonne combustion du bois n’est atteinte qu’au delà de 850°C








Un beau lit de braises













LISTE DES MATERIAUX UTILISES:

80 briques TERCA Terre de Rose (assise) - 70.00 euros

528 briques réfractaires BONY B40N en 220x110x60 (coeur) - 1400.00 euros

125 kg de colle réfractaire en fût REFRAJOINT 42 - 120.00 euros

528 briques terre cuite TERCA Pleine de Flandre en 215x102x65 (habillage) - 280.00 euros

Béton dense constitué de ciment fondu et chamotte - 140.00 euros

Mortier contitué de ciment, chaux et sable - 65.00 euros

Quincaillerie en fonte, PISLA OY- 1000.00 euros

Raccords et colliers inox en D200 - 150.00 euros

Pierres réfractaires FOURS AU FEU DE BOIS - 45.00 euros

Joint de dilatation THERMAL CERAMICS Superwool 607 HT ep.13mm - 125.00 euros

Joint de dilatation REAL COMPOSITES fibre de verre 450g/m2 - 90.00 euros

Isolant thermique ROCKWOOL Rockfeu - 40.00 euros

Murs de renfort au sous sol - 150.00 euros




Un grand merci aux autoconstructeurs de poêles de masse qui, grâce à leurs conseils et leur expérience, m'ont permis de pouvoir réaliser ce projet.